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L’histoire de Meslay-du-Maine

La ville de Meslay-du-Maine porte définitivement son nom depuis 1840, date à laquelle il lui fut donné par l’administration des Postes. On peut d’ailleurs s’étonner que ce chef-lieu de canton de 1145 habitants en 1800 soit appelé « ville » et que certaines rues soient appelées boulevard et même avenue, mais l’histoire de la commune a commencé bien avant… Dès 1292 on trouve mention de la châtellenie et ville de Mellay. En 1452, les archives départementales parlent des « foussés de la ville de Mellay » et en 1692, une ordonnance du lieutenant du roi à Laval autorise les foires dans la « ville de Mellay ».

Meslay en quelques dates

À l’origine, cette ville s’est édifiée autour de son château entouré de douves et de son église sur la rive gauche du ruisseau de Pont-Matin devenu le Vassé. C’était la châtellenie de Meslay, l’une de dix châtellenies qui dépendaient du comte de Laval. En 1129, sur ordre de Geoffroy V de Plantagenet, comte d’Anjou, du Maine et de la Touraine, pour punir Guy III d’avoir formé une coalition contre son suzerain, la citadelle fut détruite. La victoire des Angevins est suivie d’un pillage, du massacre d’une partie de la population, de la destruction des murs et des chaumières du village. La citadelle fut reconstruite par la suite.

En 1292, la terre de Meslay arrive dans la famille de Laval, car elle fait partie d’un partage entre les enfants de Guy VIII. Après la mort de Bertrand du Guesclin, son épouse Jeanne de Laval-Tinténiac habita le château de Meslay et y épousa Guy XII en 1384. Ce fut pour Meslay et ses habitants l’occasion de grandes fêtes.

En 1426, vers la fin de la guerre de Cent ans, les anglais ayant pris le Mans attaquèrent Laval. Malgré la bravoure de Raoul du Bouchet, capitaine du château de Meslay, les anglais s’en emparèrent. En 1434, le terrible comte d’Arundel, capitaine anglais rasa complètement la citadelle. Ce fut, dans la région, la fin de l’influence des Guy de Laval, à laquelle se substitue celle des seigneurs des Arcis, dont le premier connu est Robert de Vexel vers 1368.

Après la chute de la forteresse, Meslay vit fréquemment des bandes anglaises, auxiliaires des protestants. Sa situation sur la grande route de Laval à Sablé, lui valut, au cours des années, la visite des troupes royales ou insurgées, et celles de quelques personnages célèbres, tels Philibert-Emmanuel de Beaumanoir, évêque du Mans et la marquise de Sévigné qui a daté une de ses lettres de Meslay. Pendant la révolution, la population resta foncièrement attachée à ses principes religieux et royalistes. Divers combats eurent lieu à Meslay et dans les environs entre Chouans et Républicains. Au cours de l’un d’eux, le 22 février 1796, alors que les Républicains étaient réfugiés dans l’église, les Chouans mirent le feu au clocher.

Après une accalmie, la commune étant toujours dénoncée pour son « insouciance et son incivisme » les combats reprirent. Le 20 octobre 1799, 1 200 à 1 300 Chouans attaquèrent les Républicains retranchés dans l’église et la chapelle du château. Les royalistes minèrent la chapelle et la firent sauter avec un boisseau de poudre. De nombreux Républicains furent tués, blessés ou faits prisonniers. Les royalistes exigèrent une rançon de 10 000 francs.

 La ville était traversée d’ouest en est par l’ancienne route « royale » de Rennes à Tours (tracé qui suit le « chemin valais »), le « chemin rennais » permettait de se rendre du Mans à Rennes. Cette route, terminée en 1780 passait par la Grande Rue actuelle. Elle ne fut rectifiée qu’en 1851 par la trouée faite du carrefour du Centre à la place Chamaillard.

Le passé économique de Meslay

Bien située à mi-chemin entre Laval et Sablé, Meslay-du-Maine a toujours surpris par son activité commerciale, ses « relais de poste » à l’entrée de la ville (secteur de la boulangerie – ancien hôtel de la Boule d’or – rue de Laval), au centre de Meslay (ancien hôtel du Lion d’or) et à la sortie (place Chamaillard) où les chevaux frais pour les cavaliers et les diligences étaient tenus prêts afin de permettre d’acheminer voyageurs et courriers.

Meslay-du-Maine a connu la grande époque du textile en particulier le tissage de l’étamine (de laine, du chanvre et du lin). En 1762, il existait 34 métiers à tisser produisant 245 pièces d’environ 50 mètres chacune. On tannait les peaux, la tannerie était située route de Ruillé à l’emplacement des ateliers municipaux. Elle occupait une dizaine d’ouvriers. Sur l’emplacement, l’importante laiterie-fromagerie Perreault a utilisé et agrandi les locaux jusque dans les années 1990.        

Son marché hebdomadaire, fixé depuis 1835 le vendredi, était fort bien achalandé car les fermières venaient vendre les produits de la ferme. Elles profitaient pour faire des achats pour la maison ou l’habillement. Son existence est déjà signalée en 1239. Il avait lieu le jeudi sous les halles situées au grand carrefour (sans doute vers le carrefour du centre). Ces halles furent détruites par les guerres. Le marché fut transféré en son lieu actuel, sur la place disposée au-devant de la motte du château par ordonnance du juge de police du 9 juin 1698. Interrompu pendant la révolution, à cause de la chouannerie, il ne fut rétabli qu’en 1835.

Le lavoir de Meslay-du-Maine

Sous le Second Empire, Louis-Napoléon-Bonaparte encourage la création de lavoirs publics. Le gouvernement vote en 1851 des crédits destinés à la construction de lavoirs et bains publics gratuits. Malheureusement, la construction du lavoir repose le plus souvent sur les finances de la commune.

Le conseil de la commune de Meslay décide en 1848 la création du lavoir de Pont-Passe, il en existait un à cet endroit mais il était privé donc payant. Les travaux ne débutent qu’en 1861. Le lavoir est alimenté par le ruisseau de Vassé qui a été détourné de son ancien lit et porté plus au nord.

L’abri est couvert d’une charpente en bois et d’ardoises. Une cheminée a été construite pour chauffer l’eau dans un grand chaudron pour le confort des laveuses ou lavandières pour la « buée ». Elles venaient pour les grandes lessives qui avaient lieu tous les deux mois.

En 1926, le conseil municipal décide de réparer le lavoir suite à des odeurs que l’eau du ruisseau donnait au linge à cause de la pollution des eaux due à des entreprises en amont.

Vers 1960, le lavoir est petit à petit délaissé au profit des machines à laver pendant une trentaine d’années. Des travaux de rénovation sont décidés en 1997 afin de garder ce petit patrimoine et de  redonner vie à ce lieu. Le jeudi 7 mai 1998, un spectacle mis en scène par les habitants de la commune a lieu au lavoir. Il retraçait les moments les plus riches de la vie du lavoir au début du XXe siècle.

L’Eglise et son clocher tors

L’église, dédiée à St Pierre, devait être romane à son origine, mais de cette époque, elle a seulement conservé une tour du XIème siècle avec quatre fenêtres en plein cintre, dont deux très petites, caractéristiques des premières églises romanes. Cette église se fait remarquer par son clocher « tors », construit en 1629. Il fait partie de la cinquantaine de clochers ayant droit à cette appellation en Europe Occidentale. Ecoutons notre clocher raconter quelques éléments de son histoire :

« Celui qui m’a voulu ainsi c’est Jean Martinet, architecte à Laval. C’était en 1629. On dit qu’on m’a confié aux compagnons du devoir pour sortir de l’ordinaire. Quelques notables mélinois voulaient donner à la tour de l’église autre chose qu’un classique toit en bâtière comme à Bannes ou maintenant à St Denis du Maine. C’est d’ailleurs de St Denis du Maine que ma construction a été suivie avec intérêt, sinon envie, et consignée dans les archives paroissiales. C’est là que j’apprends que j’aurais commencé mon existence le 28 novembre 1629. Mais dès le 6 mars 1630 un violent orage de vent brise en deux ma charpente. Le 12 septembre nouvel orage. Finalement ce n’est que le 19 septembre 1631 que la plomberie est faite et que mon aiguille est couverte d’ardoises. J’étais bien dégagé, à ce moment-là, du reste de l’église qui était plus bas que maintenant. Ce n’est qu’en 1839 que la couverture du transept est venue s’appuyer contre moi. Je penche un peu d’un côté et ma naissance a donc été mouvementée. On a même rechigné à payer l’architecte Martinet, peut-être parce que je n’étais pas comme tout le monde et surtout parce que ma naissance n’était pas le fruit d’une décision du conseil de fabrique. Depuis, j’ai connu bien des orages et j’y ai perdu bien des ardoises. Je supporte une croix de 3m de haut fleurdelisée et depuis 1992 je suis sensé être protégé par un paratonnerre. J’ai de quoi être fier puisque je suis le seul clocher «tors» ou «vrillé» de la Mayenne. J’ai 4 frères dans le Beaugeois. Nous sommes 6 en pays de Loire et 33 en France. Actuellement 107 clochers tors ont été recensés en Europe. C’est devenu un sujet de conversations et de réunions à l’échelle de l’Europe. »

Spécificité du clocher octogonal en bois :

«le poinçon» poutre verticale au centre de la pyramide, pièce maîtresse de l’édifice, supporte le poids de la charpente.
«les moises» pièces de bois placées à plusieurs niveaux de la flèche et fixées entre chaque face de la toiture et du poinçon afin de consolider l’ensemble.
« les croisillons » en forme de croix placés entre deux niveaux de bois pour éviter de vriller, de travailler et de s’effondrer par la suite si l’angle du croisillon est de 45° l’efficacité est maximum.

  Le clocher octogonal a plus de chance de devenir tors car ses croisillons peuvent avoir un angle supérieur à 45°.

Pierre, la plus ancienne cloche de Meslay

Lorsque l’abbé Angot, l’historien de la Mayenne, était curé du Buret, il se déclarait charmé par la sonnerie de Meslay, la petite cloche s’harmonisant parfaitement avec les trois grosses. Mais c’est bien sûr la petite cloche qui intéressait l’abbé Angot, étant donné son âge et surtout l’inscription qui s’y trouve gravée.

Nous ne savons pas si avant 1629 l’église de Meslay possédait une cloche : en tous cas, c’est le 2 août 1629 qu’elle fut montée dans la tour neuve « Pierre » et, fait assez extraordinaire, elle n’a jamais quitté sa place. En 1960, Les campanistes l’ont bougée d’un quart de tour car sur son point de frappe, une fêlure a été identifiée. Quand la sonnerie fut électrifiée on négligea la vénérable cloche qui cessa de sonner. Ce n’est que vers 1970 que la municipalité voulut bien lui rendre sa voix : personne ne s’en est plaint car elle tient parfaitement son rôle dans la sonnerie et c’est elle qui annonce l’angélus et la messe dominicale.

L’inscription qui la décore est très intéressante : peut-être a-t-elle été composée par le curé d’alors qui était Maître Jacques d’Apremont, originaire du diocèse du Mans qui occupa la cure de Meslay de 1627 à 1634. Voici cette inscription qui nous renseigne sur le parrain et la marraine et sur le fondeur de la cloche.

« Pierre, je suis nommée par mon parrain, Maître Pierre Jourdan, seigneur de la Croix Verte et de Moulins, lequel m’a fait fondre à ses dépens, ma marraine Dame Simone Marest, femme de noble homme René Guillot seigneur de Montavalon et de la Troquerie, élu et conseiller du roy à Laval le 2 août 1629 »

L’inscription semblerait indiquer une cloche antérieure puisqu’il s’agit d’une refonte. Comme c’était l’habitude de ce temps-là, le fondeur Bourgeoys, originaire d’Angers, a dû fondre la cloche sur place..

La cloche baptisée PIERRE pèse 324 kg et est inscrite à l’inventaire des monuments historiques depuis 1910. « Elle a donc été fondue bien avant la Révolution Française. En France, il reste à peine 3 000 cloches de cette époque et en Mayenne, elle fait figure de doyenne. C’est pour cette raison qu’elle est inscrite à l’inventaire des monuments historiques », explique Cédric Bouleau, campaniste. Pierre est une des quatre cloches qui résident dans le beffroi de l’église.

En juin 2017, la cloche Pierre dont le son était un peu fêlé, a été descendue de son clocher pour être restaurée. Elle a séjourné à Trémentines dans le Maine-et-Loire entre les mains de l’entreprise Bodet, spécialisée dans la restauration des cloches anciennes.

« Sa restauration était nécessaire car elle risquait de se casser complètement. Au niveau du point de frappe et avec le temps, le métal se creuse, fragilisant la cloche. Elle perd de sa résonance et risque de se briser. De plus, nous avons remplacé la bélière, un anneau fondu dans la cloche, car elle était oxydée. Enfin, il y a eu tout l’équipement de la cloche à changer comme le mouton, le battant, le moteur de volée et le marteau de tintement ». Un travail minutieux qui nécessite du savoir-faire. « La cloche est en airain, elle compte 78 % de cuivre et 22 % d’étain. On l’a l’installée dans un four et montée à une forte température pour effectuer une recharge des points de frappe à l’aide de baguettes en airain pour redonner forme et épaisseur comme à son origine », poursuit Cédric Bouleau. Le budget consacré à cette restauration a été de 15 000 €, financé par la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) à hauteur de 50 %.

Les campanistes ont profité de la dépose pour démonter le mécanisme de l’horloge qui a plus de 150 ans. André Bourdais, président de l’association Histoire et mémoire de Meslay et son canton, précise que « ce mécanisme ne fonctionne plus depuis 46 ans car en 1975, un mécanisme électrique branché sur les heures de France Inter a été installé ». Après un bon nettoyage, le mécanisme est maintenant exposé dans l’église sous la tribune.

La Chapelle de Saubert

C’est une petite chapelle aux lignes sobres comme il en existe beaucoup en Mayenne, baptisée du nom d’une ancienne ferme toute proche.
Ce sanctuaire abritait une Vierge très ancienne. Née sous les doigts d’un artiste inconnu, la petite statuette en biscuit peint (matière cuite deux fois pour obtenir une texture dure et déshydratée) représentait une Vierge à l’enfant d’une facture simple et belle malheureusement volée.

L’histoire veut que la Vierge ait été placée depuis des temps reculés dans une cavité du chêne plusieurs fois centenaires toujours debout près de la chapelle. Il se dresse avec sa vieille ramure soutenue par un encadrement de porte et sa porte qui sont restés pour le soutenir.
Pendant la Révolution, la statuette fut cachée au lieu-dit Saubert par les fermiers d’alors. Après la terreur, la statue fut replacée dans le vieux chêne et y fut vénérée jusqu’en 1865. Cette année-là, la famille LAUNAY fit édifier l’actuel sanctuaire. Une nouvelle statue y fut installée, un maître verrier y réalisa un remarquable travail disposant dans la paroi de la niche centrale plusieurs vitraux orientés de telle façon que les rayons du soleil teintent de couleurs changeantes la niche au-dessus de l’autel.
Lieu de dévotion où jadis les mamans amenaient leurs enfants tardant à faire leurs premiers pas. La chapelle de SAUBERT continue à recevoir de nombreux visiteurs comme en témoigne la flamme vivante des cierges éclairant la petite chapelle. Elle fut restaurée en l’année 2000 par la municipalité et un maître-verrier de Saint Denis d’Anjou vint rénover les vitraux.
Cette chapelle est ouverte chaque jour et une messe y est célébrée à l’extérieur chaque 8 septembre depuis plusieurs années.

Pour plus d’informations sur l’Histoire de Meslay du Maine, n’hésitez pas à contacter l’association Histoire et Mémoire de Meslay du Maine :
Président : Mr BOURDAIS
bourdaisandre@orange.fr
histoireetmemoire.meslay@gmail.com

Château des Arcis

Charles de Cervon, compagnon d’Henri IV, protège son château par de larges douves et un impressionnant donjon : promenez-vous autour de cette résidence seigneuriale aux mille facettes et dans ses jardins renaissance : flânez dans le jardin bouquetier aux broderies de buis, le long des canaux et sur les rives de l’étang, découvrez l’île labyrinthe et les recoins du parc. Un parcours ludique attend les enfants…
Site internet : http://www.chateaudesarcis.com
Page Facebook : https://www.facebook.com/ChateauDesArcis

Nouveaux arrivants

Le jour de marché

Le vendredi matin, place du marché de 8h30 à 12h30.

Vous pouvez retrouver différents produits :
Bijoux, articles ménagers, vêtements, bonneterie, fleurs, couture, matelas, chaussures, fruits et légumes, fromages, épicerie fine, charcuterie, galettes, poissons, nappes, blouses, maison de la literie, SNCF, caviste itinérant, isolation intérieure, rôtisserie

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